dimanche 13 mai 2012

Périgrinations dans le Loiret

Le Loiret. 

Impulsion subite de destination vacances. Pourquoi là? Impossible à dire.
Envie de partir dans un endroit inconnu de moi. Envie de laisser les images de ce pays imprégner mon esprit tel la page blanche d'un écrivain. Vide mais bien vite remplie de nouvelles formes et impressions.

La plupart du temps, mon esprit est déjà formaté par rapport à l'endroit où je vais atterrir. Pas cette fois. Une fois le lieu choisi, se laisser aller à le découvrir à l'ancienne. Pas de guide, un minimum de recherche sur internet.

Une page blanche à noircir.

La route et puis l'arrivée.

Saisissant contraste entre lumière et ombre.

D'un côté, un pays lumineux. Éclairé par les reflets jaunes des champs de colza, des forêts couleur émeraude et des maisons en pierre calcaire.   


De l'autre, une impression de non-vie alors que les rues passent silencieuses derrière les vitres de la voiture.

Château-Renard, Avenue De Gaulle

J'aime cette impression étrange. Elle imprègne chaque centimètre carré de peau.
On est émerveillé et triste à la fois.

Château-Renard, vue depuis le château

J'ai l'impression que le temps s'est figé.

La route défile et toujours cette étrange ambiance.

Sur la route entre Montargis et Château-Renard







Quel est donc le message que ce pays veut me faire passer? Que veut-il me faire comprendre?

Nous sommes entre les deux tours de la présidentielle française. Le débat fait rage.

Et là, je comprend. Dans un département fortement encré à droite et où l'extrême droite est plus forte encore, je trouve ce mot qui me pendait sur le bout de la langue.

Nostalgie.

Nostalgie d'un autre temps. D'une autre époque. D'autres mœurs et coutumes.

D'un autre rythme. Surtout.

Château-Landon
 
Tout ici me donne l'impression que c'était mieux avant. Envie de voir ces lieux comme ils étaient du temps de leur jeunesse.

Château-Renard, porte fortifiée

Montargis

Détail de fenêtre à Château-Landon

Dans la rue à Orléans

Détail d'une porte à Orléans

Portail à Yèvre-le-châtel

Maison à Yèvre-le-châtel

Petits canards à Château-Landon

On sent que la vie avait une autre saveur avant. A me promener à travers ces rues vides de monde, j'imagine les gens se saluer, vaquer à leurs occupation, lié par un tissu social encore bien présent.

Maintenant, ce n'est plus que devantures vides, magasins à l'abandon et villages dortoirs de Paris.

Même Orléans semble comme endormie, attendant des temps meilleurs.

Orléans, place Sainte-Croix

Orléans, cathédrale Sainte-Croix


Hasard du calendrier, nous étions présent à la veille de la fête de Jeanne d'Arc. On célèbre les figures du passé. De manière un peu artificielle. Un spectacle pour se rappeler un peu la grandeur d’antan et nous faire croire que rien n'a changé. 

Il semblerait que le passé nous chuchote toujours quelques mots à l'oreille.

Comme dans cette église bien vide.

Église dont certains de tes plus vieux murs ont sans doute recueilli les prières de Jeanne d'Arc de passage à Château-Renard pendant deux jours.  

Château-Renard, église Saint-Etienne

Vous l'entendez gémir de son abandon?


"Souviens-toi, visiteur, que je fus un jour pleine de vie et bien remplie de fidèles"
 Mais de ta grandeur passée, de ta riche histoire, on ne sent plus rien.

Pour se rapprocher de ces temps tumultueux où l'avenir de la région était devant elle, certains s'essayent même à faire revivre cette époque en construisant un château-fort.

Guédelon. Témoin vivant de l'amour qu'on porte encore à cet autre temps où le savoir se transmettait de père en fils et était plus précieux que ce que nous pouvons imaginer maintenant. 


Ils retrouvent ce savoir-faire perdu auquel nous devons les châteaux et cathédrales qui parsèment encore la France et l'Europe. Témoins du génie de l'homme.






Je comprend cette envie de revivre ce passé grandiose. Je le comprend d'autant mieux que je reste enchanté des traces de ce lointain passé qui s'étale sous mes yeux.


Montargis, entrée de l'ancien château

Entrée du château de Chamerolles

Sully-sur-Loire


Porte d'enceinte, Yèvre-le-châtel

Église Saint-Lubin, Yèvre-le-châtel


Église Saint-Lubin vue depuis les ruines du château, Yèvre-le-châtel


Je continue ma route à travers la région.


L'espace d'un dépassement, je suis 50 ans en arrière.

Derrière le pare-brise défile des images tout droit sortie d'un rêve. 






Voilà, le voyage se termine. Ma page blanche s'est remplie de beaux souvenirs et d'impressions durables.

Une page en plus, un jour en plus. 

Une porte vers une autre compréhension du monde qui nous entoure.